En transit à Djibouti, le meilleur moyen de rejoindre Addis-abeba est de sauter dans l’un des wagons de la ligne de chemin de fer qui relie cet ex-territoire des Afars et des Issas (1967 à 1977) – du nom des deux ethnies qui composent la République de Djibouti - jusqu’à la capitale éthiopienne. Construite par les Français, l’itinéraire initial délaisse Harar au profit de Dire-Dawa car le relief montagneux nécessite des travaux titanesques et onéreux. En 1912, la voie ferrée atteint la bourgade où Henri de Monfreid s’installe dans les années vingt. La connexion avec la capitale ne se réalise qu’en 1917. Jusqu’à la chute du dernier empereur Haïlé Sélassié en 1974, des cheminots français administrent la ligne en collaboration avec les Ethiopiens qui suivent des stages de perfectionnement dans l’hexagone. De nos jours, c’est en français que les panneaux d’affichage indiquent les départs, les arrivées, les destinations et le personnel le parle couramment. Cependant, faute d’entretien et de moyens, les locomotives poussives s’essoufflent, les rails se détériorent et les wagons se dégradent.

Lire la suite