Benoit Grieu - Globe Trotter

Au coeur de la Chine "sur le Pouce" (De Tianjin à la frontiere laotienne via Wuhan, Chongqing, Chengdu (Sichuan), Kunming et le Xishangbana).


Après Pékin vers le sud. En fin d'après-midi, ayant quitté le périphérique de Pékin pour la route de Tianjin, je suis ramassé au péage par une jolie chinoise entre deux âges qui n'a pas froid au yeux. D'un bras, elle me fait signe tandis qu'elle cherche à s'arrêter. Lorsque j'ouvre la portière côté passager, je me rends compte qu'elle est si courte vêtue qu'elle me donne l'impression de ne rien avoir pour cacher ses jambes. Surpris, je monte enchanté. C'est toujours agréable et surprenant à la fois de savoir qu'il y a au moins une femme charmante et sexy en Chine communiste qui aura osé s'arrêter et m'emmener. Elle conduit très prudemment mais trop lentement à mon gout, ce qui peut provoquer des carambolages suite à de brusques coup de freins. La conversation uniquement en chinois ne vole pas haut. L'air ambiant décontracté est plutôt à la séduction. Je pense qu'elle se rend jusqu'à Tianjin distante de seulement 90 kilomètres. A un moment, une vingtaine de kilomètres déjà parcourus, en même temps qu'elle ralentit, elle baisse sa vitre et commence à agiter son bras nu en direction de la voie rapide sur sa gauche. Nous occupons l'autre voie et ralentissement soudain a surpris les automobilistes qui nous suivaient et klaxonnent maintenant. Je n'ai pas fait attention lorsqu'elle m'a embarqué mais je pense qu'elle a quelqu'un qui la suit, une connaissance ou son mari. Sa beauté et son charme aidant, elle réussit à faire ralentir deux types qui se positionnent en roulant à notre niveau. Elle leur crie des propos inintelligibles car hors de portée de voix. Nous roulons de plus en plus lentement sur l'autoroute dans un concert de klaxons car les voitures ne peuvent pas passer, les deux voies étant totalement obstruées par notre stand-by. Le chauffeur et son compagnon, harcelés par les suivants, mets les gaz lorsqu'il aperçoit ma tête côté passager comme s'il était suspicieux et avait peur d'un coup monté, Je pense que c'est son mari ou un proche mais son démarrage rapide me rend perplexe. Dans quelle situation suis-je ? Plusieurs cas de figure. Ma sexy Lady freine dangereusement et marque l'arrêt à la pointe de la bifurcation entre l'autoroute vers Tianjin et la bretelle de sortie vers Cayu où elle se dirige. Elle me dit de descendre tandis qu'elle agite toujours son bras nu à travers la vitre. Je récupère mes sacs et ouvre la portière de mon côté. Je passe devant le capot et la retrouve élégante en mini jupe complètement inconsciente du danger qu'elle représente à côté de son 4x4 en train d'essayer d'arrêter un autre véhicule afin qu'il puisse m'emmener. Elle est superbe, son corsage échancré, la taille fine portée par des cuisses puissantes et musclées dans ses chaussures à pointes. En Europe, elle aurait déjà provoqué un accident. En Chine, les voitures la regardent et passent. Ils doivent certainement la prendre pour une "tarée". A l'allure où les véhicules roulent, il faut avouer qu'il n'y a pas beaucoup de place pour ralentir et se garer à sa hauteur. Bouche bée, je retiens mon souffle et la remercie tandis que je m'éloigne rapidement, agitant mon panonceau "Tianjin' en l'air (écrit en chinois), en direction d'une petite aire de stationnement en urgence utilisée par des véhicules en panne. Je n'ai aucune difficulté à obtenir qu'un camion stoppe immédiatement et m'emmène. Je respire car je sais que mon interlocutrice va pouvoir repartir et être sauve. Cela partait d'un bon sentiment de sa part, vouloir m'aider, mais elle s'exposait trop et prenait trop de risques mettant en jeu la sécurité des autres automobilistes. Le camion n'a pas l'autorisation de rouler en ville avant 19h00. Il se gare à l'entrée d'une grande avenue. Je me renseigne et demande à quelqu'un d'écrire en chinois le nom de l'université pour les étrangers située dans la partie sud de Tianjin. Dans les autobus, des écrans télé servent de la publicité. Des étudiants en marketing en utilisant les moyens de transport public se forment et apprennent comment vendre un produit en direct, les modèles vantant celui-ci étant des étudiantes en communication. La Chine de tous les instants ne perd pas une miette de la consommation. Elle n'a plus de communiste que la façade même si le vieux parti qui la domine, le poing encore lié à l'étoile rouge écrase toujours politiquement l'empire du milieu. Les mains se sont ouvertes et l'étoile rouge à cinq branches est descendue dans la foule.

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Paris-Pékin (13 500 km): Comment arriver à ses fins et rejoindre en auto-stop Paris à Pékin en 17 jours (21 au total avec 3 jours séjour à Budapest et 1 jour à Manzhouli à la frontière chinoise invité par un jeune couple).

auto stoppeur
(Suite de la traversée de la Russie en auto-stop)
Manzhouli, ville frontière, a été construite uniquement pour attirer les touristes russes. A l’entrée de la ville champignon, une réplique d’une église orthodoxe a été élevée ainsi qu’une matriochka géante qui fait les délices des touristes avides de clichés. 486 kilomètres la séparent de Chita. Des autobus et des combi assurent le transport ainsi que le passage de la frontière russo-chinoise interdite à pied. Les visas pour les Russes sont accessibles au poste frontière au prix de 1500 roubles (environ 50 dollars U.S) pour un séjour de 10 jours ou bien de 6000 roubles (presque 200 U.S) pour un visa d’un an avec des entrées multiples. L’accueil côté chinois se mesure avec le thermomètre, robot qui me domine de deux têtes et dont l’œil électronique sait trouver l’angle qui lui convient pour prendre ma température corporelle. Trois mesures et le verdict tombe sans appel: 36°6 Celsius. Comme si cela ne suffisait pas et afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté, les responsables prennent le thermomètre manuel et me le tende. Je le place sous l’aisselle. Le mercure annonce 36.4 C mais comme il faut rajouter 0.5 C, cela donne une température de 36.9 C. Après avoir lever tout doute quant à ma bonne santé, les officiels inspectent mon passeport afin de repérer les éventuels tampons nord américains, foyer d’origine de la grippe porcine. Je leur certifie ne pas y avoir séjourné dans les deux semaines précédentes. Et pour cause, je traversais la Russie.

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