Paris- Strasbourg : 2 lifts / cars only (deux voitures seulement) : Bussy St George - Péage de Jarny-Briey (some 22 km before Metz) + from this tollbooth all the way to Hoenheim (67), surburb of Strasbourg with Renaud, computer and software technician (= 495 km).

Je gagne la station RER de Bussy St Georges du même nom que la station d'essence qui se trouve sur l'autoroute A4 qui file vers l'est de l'hexagone. Du RER, je rejoins le poste d'essence à pied à travers des cités-dortoirs, immeubles de couleurs et plans d'eau pour égayer la population, avec une frange de terrains près de l'autoroute utilisée comme zone industrielle.
La cinquième voiture à laquelle je demande de m'emmener est la bonne. Je n'ai pas le temps de parler avec deux auto-stoppeurs Allemands posés à côté de leurs sac-à-dos. Un écriteau "Allemagne" coincé dans les bretelles de l'un des sacs indique la direction dans laquelle ils souhaitent aller. Je les aborde rapidement en leur disant qu'il faut communiquer et contacter les chauffeurs s'ils veulent "décoller" avant de disparaître sur le siège passager d'une petite voiture de société. Le gars ébahi par ce que je lui raconte n'a pas trop le temps de discuter avec moi car il a eu 18 appels en absence. Il se sert donc de son temps de conduite qu'il optimise au maximum pour rattraper son retard, ce qui m'arrange bien car j'ai emmené de la lecture, des gratuits à lire et à recycler dès que possible.

Journée tranquille - quitte l'Alsace jeudi vers 15h00 sur les bonnes paroles "I'm not going" and "Lonely guy Blues" de June & Lula, 2 Françaises qu'Olivier vient de voir en concert à la Laiterie. Il part faire ses achats à la frontière, en fait une usine hydroélectrique sur le Rhin. Je profite d'un parking TIR (pour les Routier Internationaux) pour m'échapper avec un Portugais qui me laisse sur une aire de stationnement de l'A5 (Autoroute 5) juste avant qu'il ne prenne la tangente vers Stuttgart située sur l'A3 (Autoroute 3).

J'obtiens un passage dans une voiture d'un couple de retraités Allemands qui viennent de passer la journée à Freiburg im Brisgau (Fribourg) et remontent vers Sinsheim où je dois passer demain après avoir fait un virage à angle droit pour rattraper l'Autoroute A6 en direction de Nuremberg, la ville du jouet plus connue pour ses tribunaux d'exception de la seconde guerre mondiale. J'aimerais bien continuer avec eux. Seulement, il est presque 17h00 et j'ai prévu de passer la nuit chez Jutta que je connais depuis février 2007. Je sors un bon camembert du jour - à date d'expiration d'aujourd'hui : 24/03/2011 les odeurs en sus - et un mendiant (encore appelé Bettelmann, traditionnellement aux cerises noires), le pain perdu alsacien (en attendant le prochain que je ne manquerai pas de préparer à Budapest pour les ami(e)s Hongrois).Ce sont des fruits secs qui entrent habituellement dans la préparation du gâteau, notamment la figue sèche (couleur de la robe grise des Franciscains), les amandes ou les noix (couleur écrue des Dominicains), les noisettes et les noix (couleur brune des Carmélites) et les raisins secs (robe foncée de l'ordre des Augustins) dont la couleur symbolise celle de la robe portée il y a fort longtemps par les ordres de renonçant, qui ont donné leur nom au mendiant.

Après Stefano, l'Italien en 2007, Jutta a rencontré sur son chemin en Mauritanie fin 2009, un chef-cuisinier expert en foufou (staple food of West and Central Africa made by pounding and boiling usually cassava, yams or maize). De retour en soirée de ses cours d'apprentissage de la langue allemande, Willy nous a concocté un foufou bis repetita (BIS REPETITA PLACENT = Les choses répétées, redemandées, plaisent). Djodjo et Yolanda, un couple d'amis Congolais et Jocelyne leur petite fille, étaient présent à la foofoo party.

Après que Jutta m'ait déposé sur l'aire de service de Bruchsal (Bruchsal Tankstelle), un chauffeur tchèque m'embarque jusqu'à celle de Frankenlöhe évitant celle de Kraichgau à côté de Sinsheim où l'on peut voir les avions grandeur nature du musée de l'aviation en passant sur l'autoroute. Il s'agit du plus grand musée privé d'Europe qui accueille plus d'un million de visiteurs par an et est le seul endroit au monde où il est possible d'observer un Tupolev Tu-144 et un Concorde d'Air France côte à côte.

Il doit attendre que l'un de ses collègues vienne le relever et le conduire jusqu'à Pilsen. J'en profite pour changer de cabine et continue avec Markus qui travaille en déplacement et rentre à Hof. Il accepte de me déposer à Altdorf, point de jonction des autoroutes A6 et A3.

Le hasard fait bien les choses. J'avais remarqué une Allemande dans une petite voiture bleue du genre économique à la précédente station d'essence qui m'était passé sous le nez. Je la retrouve arrêtée à ma hauteur sur l'échangeur qui part vers Passau. Ruth, puisque c'est son nom, se rend à Regensburg dans sa famille à l'occasion d'une fête pour les 50 ans de son beau-frère. Elle va y rester une semaine avant de remonter dans le nord de l'Allemagne à Rendsburg où elle vit et travaille. Etonnant de l'avoir laisser filer sous mes yeux et de la voir s'arrêter à mon niveau sans pratiquement avoir pointé du doigt. Quel bonheur !

Ruth me dépose à la sortie de Neutraubling m'ayant demandé à deux reprises où j'allais dormir la nuit prochaine. Se fait-elle du souci pour moi ? Je m'entends lui répondre "A Budapest naturellement chez mes amis" bien que je n'ai pas encore parcouru la moitié de mon chemin qui me séparait de la capitale hongroise ce matin. Il me reste 100 km environ pour atteindre Passau située sur le Danube qui sert de frontière entre l'Allemagne et l'Autriche, ville elle-même distante d'un demi-millier de kilomètres de la capitale hongroise soit 600 km encore à ajouter aux 400 déjà parcourus ce matin.

J'ai du mal à remonter sur l'autoroute et il me faut un bon moment avant de redécoller. Je peux me permettre de perdre deux heures sur un trajet d'un millier de km. Un universitaire me pousse deux sorties plus loin et j'en profite pour grignoter entre deux voitures. Un couple hésite et finit par s'arrêter à ma hauteur. Ils sortent à Straubing. Je ne veux plus rester sagement en bout de bretelle d'autoroute. Je dois (ré)agir si je veux arriver à Budapest ce soir. Je suis encore largement dans les temps pour gagner mon pari mais il me faut avancer et me créer des opportunités. Lorsque je marche le long de l'autoroute prêt à m'engager sur l'échangeur pour rattraper la direction de Passau, ne voilà-t-il pas qu'un poids-lourd ralentit et marque l'arrêt. Je comprends que le gars fait un geste et je reviens sur mes pas pour aller au devant d'un tel bahut et lui faciliter un stationnement éclair.

Le camion est immatriculé en Autriche et j'en suis fort étonné ! Je veux en avoir le coeur net et la première question qui me vient à l'esprit : "d'où venez-vous ?". La réponse ne se fait pas attendre. Le chauffeur est Roumain et vit depuis 19 ans à Linz (188 km). Il ne pouvait y avoir qu'un routier de l'Est pour me repêcher là où j'étais avancé sur l'autoroute. Jamais un Allemand ou un Autrichien ne se serait arrêté. Il me raconte qu'il rentre à la maison aujourd'hui vendredi - Auf Wiedersehen Deutschland - et va nettoyer la cabine. Je suis invité à récupérer tout ce que je veux bien emmener (entre autre des pommes, un cocktail de légumes et du pain). Je n'ai pas pu refuser la boisson énergétique idéale pour renvoyer un boxeur sonné sur le ring affronter le dernier round ou remettre un taureau dans l'enceinte pour faire face à son destin. Je dois bien m'accorder quelques faveurs après cette remise en jambes plutôt sympathique et efficace bien que laborieuse.

La station d'essence d'Ansfelden m'accueille à bras ouvert. J'essuie quelques refus de fourgonnettes hongroises et avance vers Vienne avec un Autrichien d'origine polonaise. Il revient de Francfort où il a acheté une voiture sur e-Bay. Il a d'abord refusé de m'emmener lorsque je me suis adressé à lui puis s'est arrêté en passant là où j'avais laissé mes affaires. Il a baissé la vitre et m'a embarqué un peu plus confiant. La dernière fois qu'il conduisait sur cette autoroute, il avait aussi emmené un autostoppeur qu'il avait laissé à Vienne . Ce souvenir l'a peut-être mis en confiance d'où son revirement.

Sur l'aire de Sankt Pölten, j'ai à peine mis le pied à terre que je réussis à convaincre dans leur langue "hová mész ?", deux Hongrois qui sont partis ce matin de Fribourg, dans la Forêt-Noire, de l'autre côté du Rhin. 300 km nous séparent de Budapest, la capitale hongroise et 3h00 leur suffisent à la rejoindre.

A peine douze heures de voyage pour un trajet de près d'un millier de kilomètres (972 km), voilà une affaire qui roule !

A suivre ... Demain la Serbie.

I did Strasbourg - Budapest twice during the last fortnight. Once with someone and once alone. I go faster on my own than being accompagnied (even by a Lady !) some cars having only one seat to offer. Departing Strasbourg city center through Kehl jumping on A5 or through A4 > A35 > Gambsheim or Iffezheim (follow the truck !) into A5 all the way to Bruchsal tankstelle or Walldorf Kreuzung (not supposed to get off at such dangerous spot but I do / did sometimes and never get caught).

Then it is all the way to Budapest (A6 > A3 > A8 Austria > A25 > A1 > A21 > S1 Vösendorg Kreuzung > A4 to Budapest = 1065 km (from Strasbourg).

Hitchhiking back we just made it through A6 all the way to St Avold and then back way to Strasbourg (1252 km in 14 hours drive).

I did hitchhike this route numerous times since 1984 - went by bicycle to Budapest my very first time on my way to Egypt (15 000 km return only biking) in Oct 84 and always made it since in one day hitchhiking.

To follow ... Tomorrow Serbia.

"Being on the road is a major component of my life and I'll never be happy in just one place".

Goodbye = Viszontlátásra. Bon voyage = Jó utazást !

Happy travels to All of You.