Un globe-trotter Cauchois emprisonné en Equateur (du 23/06 au 14/07/94).
Par Benoit Grieu, :: Amérique du sud :: #6 :: rss
Il y a maintenant 10 ans que je parcours le monde. Le 14 octobre 1984, je quittais la France pour mon premier voyage vers l'Egypte. Depuis, il y a eu l'Afrique, la Chine, l'Amérique du nord et du sud... Cette fois, les ennuis ont été nombreux. Au départ de la Guyane française, j'ai du être hospitalisé à St George de l'Oyapoque et mis sous perfusion (quinine 500 mg) à cause d'une sérieuse crise de paludisme (falciparum). Une malchance qui m'a poursuivi avec une maladie de peau que je n'arrivais pas à définir malgré ma formation d'infirmier. Elle n'est guère plus courante en Europe puisqu'il s'agit de la gale. Je rencontre le reméde miracle à Santiago du Chili - une créme dont il faut s'enduire le corps après la douche - mais me fais aussi dépecer de quelques collections de billets du monde dans cette même ville. En remontant la côte Pacifique via le Pérou, c'est la prison qui m'attend en Equateur dans la vieille ville de Quito, la capitale. J'y passe le jour de mon anniversaire, le 30 juin, jour de mes 33 ans, l'âge de l'année de la mort du Christ. Il se dit que cette année capitale est un cap difficile à passer dans une vie d'homme !
Sans avoir atteint l'intensité et le cauchemar du film de référence "Midnight express" d'Alan Parker, ces moments d'incarcération resteront gravé dans ma mémoire à tout jamais.
"Quand on rentre en prison, il y a une chose dont on n'est pas sûr, c'est quand on en sortira mais il y a une chose dont on est certain dans la vie, c'est qu'on passe tous un jour ou l'autre, par la même porte de sortie". Extraits de son journal de bord.
Jeudi 16 juin 1994 :"Au controle militaire à la sortie de Huaquillas, ville frontière équatorienne, les miltaires m'apposent un tampon d'entrée sur le passeport et me laissent entrer dans le pays. J'arrive du Pérou et une journée de camion m'est nécessaire pour parcourir les six cent kilomètres qui me séparent de Quito. Arrivé dans cette ville, je récupère mon sac à dos déposé l'année dernère chez un ami. J'ai rendez-vous à l'aéroport le jeudi 23 juin à 6h00 du matin avec Rodrigo et Roberto, agents de fret. J'ai acheté mon billet par l'intermédiaire d'une agence qui reçoit du courrier et des colis la nuit. Envoyer le tout en tant que bagages accompagnés à mon nom est plus économique. L'agence a besoin d'un passager par jour à destination de Miami (Etats-Unis) et lui offre une réduction sur le billet d'avion. Je suis censé voyager sans bagage puisque le fret sera mis à mon nom. Au contraire, j'ai quatre sacs d'un poids total de 60 kg ! Tout l'excédent de poids est enregistré et j'en garde deux avec moi dans l'avion. La taxe d'aéroport payée, il me reste à franchir le contrôle d'immigration avant de monter dans l'avion. Un agent m'avise que je n'ai pas le tampon d'entrée régulier du bureau de l'immigration du poste frontière. Il me demande de le suivre. Je pense que selon son bon vouloir, il peut me laisser passer tout comme il peut m'infliger une ammende. Nous traversons l'immense hall d'accueil. L'agent attend peut-être une gratification, une coutume courante en Amérique latine. Côté "arrivées", le chef nous ordonne de l'attendre dans son bureau. Un travesti vient d'être expulsé de Paris. Pour protester contre son expulsion audépart de Paris, il s'est dévêtu à l'entrée de l'avion, poitrine opulente à peine retenue par une nuisette. Un panti ou ce qu'il en reste lui sert de cache-sexe. Le fait que je puisse prendre mon vol semble compromis. Mes sacs étiquettés, déjà dans les soutes de l'avion, sont récupérés. Rodrigo et Roberto, équatoriens eux-mêmes, peuvent discuter avec l'agent d'immigration et lui "donner un pourboire" (backshih) si c'est ce qu'il recherche. Je leur fais confiance car si je ne pars pas, le courrier urgent et les colis resteront au sol.
Escortés par des agents armés, le travesti et moi sortons de l'aéroport et sommes convoyés jusqu'à l'office principal de l'immigration situé dans la vieille ville (ciudad antigua) de la capitale. Nous attendons une heure pendant laquelle je réclame le droit de téléphoner au consulat de France afin qu'il soit mis au courant des événements. Il est déjà 11h00 et la permission de téléphoner m'est accordée.
Enfin, j'explique ma situation et la femme à qui je parle me demande de ne pas m'inquiéter et de tenir bon. Ils vont s'occuper de moi. Sitôt raccroché, le même véhicule nous emporte dans une caserne militaire de la vieille ville. Sans même avoir été interrogé ni même pu parler avec un officier, je suis mis aux arrêts dans une cellule au sous-sol avec le travesti. En ouvrant sa petit culotte, il libère une multitude de billets de 200 et 500 frs, résultat d'une nuit de collecte dans le bois de Boulogne avant qu'il ne se fasse pinçer, un montant d'une valeur que j'estime à 15 000 frs. Je lui fournis un maillot de corps et de quoi s'habiller décemment, le temps peut-être pour moi d'avoir à payer l'amende et pour la police de racketter le travesti. J'ai perdu de toute façon mon billet d'avion. Le temps ne compte plus désormais pour moi.
Huit jours au centre de détention provisoire. A 17h00, un officier nous libère et nous sépare. Contre monnaie trébuchante, mon compagnon va recouvrir sa liberté. Quant à moi, un résumé des faits est tapé à la machine. Je refuse de le signer. Un véhicule est appelé et, toujours sous bonne garde, je suis emmené au Centre de Détention Provisoire (C.D.P) pour y passer la nuit. Mes quatre sacs me suivent dans ma nouvelle cellule où Didier, un Français sans passeport, est incarcéré depuis un mois. Il est dans l'attente d'être, lui aussi, expulsé. Il m'explique: le bâtiment comprend trois étages où les prisonniers les plus fous sont au rez-de-chaussée pour éviter qu'ils se balancent dans le vide quand ils sont drogués. Les nantis, dont nous faisons partie, ont un peu plus de liberté et une cellule-boutique, à l'étage, tenue par un prisonnier, établi à son compte. On y trouve des petits pains, croissants, biscuits, café, cigarettes à l'unité, etc. Tout y est plus cher qu'à l'extérieur puisqu'il faut soudoyer un passeur pour faire rentrer les marchandises. Des facilités nous sont accordées moyennant une somme d'argent: sortir, prendre l'air dans la cour ou téléphoner par exemple. Les vrais gardiens, en uniforme, responsables du centre, procèdent seulement à l'appel matin et soir et font acte de présence. Dans la journée, ils délèguent à des prisonniers du pénal (prison annexe) leurs trousseaux de clés et ceux-ci remplissent leurs tâches quotidiennes.
La vie quotidienne Dans la cellule (4,50 m x 2,40 m), nous sommes trois. Deux Français et Brando, 23 ans, un Colombien incarcéré pour avoir tenté de la cocaïne vers l'Espagne. A notre étage, beaucoup de prisonniers sont détenus pour avoir émis des chèques sans provision. Le temps que ceux-ci soient recouverts et ils sortent libres. J'apprends très vite que l'on sait toujours quand on rentre en prison mais on ne sait pas quand on en sortira !
Dans d'autres cellules, au rez-de-chaussée, les prisonniers sont parfois jusqu'à dix-sept. Toutes sont identiques avec un coin toilettes (lavabo et w.-c.) et un lit superposé. Le goulet d'étranglement des w.-c. ne permet pas une évacuation complète. Toutes les cuvettes sont donc bouchées et naturellment les chasses d'eau ne fonctionnent plus. Brando possède un seau et une résistance électrique. Nous chauffons l'eau pour faire notre toilette ou la verser dans la cuvette pour déboucher les w.-c. L'eau coule irrégulièrement deux fois par jour (vers 8 heures et 17h00 heures). Il faut remplir tous les containers et récipients à disposition. Absolument aucun effet n'est fourni par l'administration pénitentiaire. Pas même les matelas, ni les couvertures. Tout doit être acheté par les prisonniers eux-mêmes. Chanceux, j'ai bénéficié des biens laissés sur place par d'autres. A tout nouvel arrivant, un droit d'entrée (d'admission) - 30 francs français environ 5 euros - est exigé par les occupants d'une cellule. On parle de racket organisé. Vivre en prison coûte plus cher qu'en liberté !
Trois repas par jour sont servis. La qualité et la quantité de la nourriture sont acceptables pour l'endroit. Le meilleur reste le déjeuner si vous disposez de trois récipients et d'une cuillère: une soupe de légumes, du riz avec peu de viande, un rafraîchissement.
Les visites sont autorisées trois fois par semaines: mercredi, samedi et dimanche, de 9h00 à 15h00.
Prison n°2: deux semaines d'incarcération Sur le flanc d'une colline de Quito, la vierge domine la ville, le centre de détention provisoire est situé à son pied, la prison n°2 est un peu plus haut en altitude. M'a-t-on déplacé en fonction de mon degré de sagesse ou parce que je tiens trop à me faire respecter ?
Pendant mon transfert, le 30 juin, je dois m'entretenir avec l'intendant général de la police et un conseiller fiscal. En les attendant, jeudi, j'obtiens d'appeler le consulat pour la seconde fois. Pendant mon séjour au centre de détention provisoire, la seule cabine téléphonique disponible n'était pas en état de marche. Une lettre avec le rappel des faits est parvenue au consul le 29 juin au matin. Je l'ai fait poster par un prisonnier libéré. Le consul à qui je téléphone se demande vraiment où ils veulent en venir avec moi. Je lui laisse le numéro de l'agence de fret où Rodrigo et Roberto travaillent.
Après une nuit en cellule d'observation à la prison n°2, le psychologue me teste. Une rencontre fortuite avec Pédro, un condamné à sept années d'emprisonnement pour falsification de documents bancaires et élu représentant des ... délégués de chaque cellule (27 au total), facilite mon admission dans la "cour des miracles". Il trouve ma situation absurde et pense que je vais rester quelques jours seulement. Il m'amène dans sa cellule 13A où nous sommes seize. Certaines cellules ont jusqu'à cinquante-deux prisonniers. La plupart ne sont pas des anges puisqu'ils ont à rester içi entre huit et seize ans. Ce sont soit des trafiquants de drogue, soit des assassins avec des meurtres multiples (jusqu'à cinq personnes assassinées pour l'un !).
Des lois strictes imposées par la collectivité régissent la vie communautaire dans ma nouvelle cellule. Une réunion d'autorégulation a lieu de 18 heures à 19 heures le lundi. Compte-rendu financier - droit d'admission 150 frcs. ! - et distributions de pénalités pour n'avoir pas su ranger ses vêtements ou ses gamelles sont à l'ordre du jour. Largent encaissé est investi pour le bien-être des occupants tous bien nantis et de professions libérales.
Tout ce qu'ils mangent et boivent vient de l'extérieur. Un article dans la cellule stipule qu'il est interdit de participer aux files d'attente et d'accepter sa ration alimentaire trois fois par jour. Cela engendre pour eux trop de risques qu'ils ne veulent pas prendre : celui d'être dépouillé de leurs vêtements ou tout simplement d'avoir un couteau sous la gorge. Mais moi, vu mon bon appétit et la quantité dont j'ai besoin, j'irai chercher ma pitance tous les jours. Au fronton de la cellule, une plaque ornée de cinq étoiles confirme la réputation de l'établissement. C'est vrai que mes quinze compagnons ont tous des goûts de bourgeois et aiment se faire servir. Deux prisonniers d'une cellule voisine assurent quotidiennement l'un la cuisine, l'autre le nettoyage. Les journaux quotidiens et huit téléviseurs pour seize détenus nous permettent de nous informer et de suivre les parties éliminatoires de la coupe du monde.
Treize jours d'emprisonnementLe consulat doit se faire l'avocat des Français en difficulté à l'étranger. En 48 heures, le passeport aurait pu être retiré auprès des services d'immigration par un consulat efficace. Au lendemain de mon transfert et lors de mon entrevue chez le psychologue, j'ai accédé au téléphone du secrétariat car les cris et mouvements des mille deux cents détenus dans la "cour des miracles" rendent inaudibles les liaisons des deux seules cabines téléphoniques. Je prie le consul d'envoyer un émissaire à l'immigration et de faire pression. A savoir: qui détient le passeport et mon billet d'avion pour Miami ? Nous sommes le vendredi 01 juillet.
Mardi 05 juillet Une responsable du consulat me répond. Elle n'est pas au courant de la démarche entreprise auprès de l'immigration. L'Equateur souhaite m'expulser mais n'en a pas les moyens financiers. La sortie pour Miami semble compromise vu que j'ai perdu mon passage à date fixe. Me renvoyer au Pérou d'où je viens nécessite aussi des fonds puisqu'un voir deux agents d'immigration doivent m'accompagner jusqu'à la frontière (environ 1500 frs. - 230 euros - pour le coût de l'opération).
Il est ainsi plus facile en Equateur de (laisser se) "perdre" un passeport dans un tiroir et d'oublier. Je peux ainsi rester un an ou plus incarcéré. J'ai l'impression que l'immigration ne sait plus quoi faire de mon cas. Qu'ils me donnent une autorisation de 72 heures pour quitter l'Equateur par mes propres moyens ! Je l'explique à mon interlocutrice d'une façon agressive. Coupé du monde extérieur et après quatre jours d'attente et d'espérance déçue, je vide mon sac. Avant de raccrocher, je lui assure que si l'Equateur veut réellement m'expulser, c'est un corps inerte qu'ils auront d'içi peu à rapatrier !
Au matin du 06 juillet, le consul lui-même, à qui j'avais laissé le numéro du secrétariat, m'appelle. Il sait où se trouve mon passeport et me parle d'une possibilité de départ pour Miami le jeudi 14 juillet. Rodrigo doit le lui confirmer lundi ou mardi. Nous sommes d'accord que c'est cette solution qui doit prévaloir. Il doit me rappeler dès qu'il aura confirmation mais l'appel m'a redonné l'espoir.
Droit humain, drogue et insécurité. La "cour des miracles" a, au milieu de la prison, à peu près la superficie d'un terrain de volley-ball. Au fond sont situés une cellule de punition, des toilettes et cinq lavoirs à linge où une dizaine de transexuels s'affairent. Ils sont à leur compte et lessivent pour les autres. Un couloir à chaque étage court le long des vingt-sept cellules disposées en U (fer à cheval). Le quatrième côté est occupé par les bâtiments administratifs. Sortir de la cellule pour l'espace où déambulent environ mille détenus signifie prendre d'énormes risques. Il y a plus de drogue (cocaïne, crack, herbe...) qui circule à l'intérieur de la prison que dans la ville et la grande majorité des prisonniers possèdent tous des couteaux normalement interdits. L'insécurité est totale. C'est aussi dangereux pour les gardiens qui ont une arme à feu en plus d'un bâton pour frapper dès que se présente l'occasion. Sur certains bâtons dépassent des clous. En novembre dernier, ils ont tellement abusé et frappé un détenu rebelle qu'ils l'ont sorti sur une civière : il est décédé avant d'arriver à l'hopital. Aujourd'hui, trois prisonniers en agressent un autre, c'est chose courante. Deux le maintiennent et le troisième lui vide les poches. Le jour où j'ai été admis, ma cuillère métallique m'a été volée. Là encore, mes bagages m'ont suivi dans la cellule sans être fouillés. Je disposais pour me défendre de la machette dont la lame dépasse les quarante centimètres ! L'argent aide à faire rentrer toutes les bonnes et mauvaises choses à l'intérieur des cellules. Il sert aussi à alléger les peines ou à les écourter.
Le 11 juillet, les agents de l'immigration viennent me chercher à 17 heures. Je ne peux quitter la prison n'ayant pas mon billet d'avion. Ils reviendront à 10 heures demain. Le mardi est une mauvaise journée. Après m'être rasé et douché, j'avale du chocolat à l'eau et des bananes. Un larron veut me voler le pantalon que je surveille, étendu sur le fil à linge. La première fois passe, mais à la seconde je glisse sous la table de service et l'attrape. Son compagnon me menace d'un couteau de cuisine. Je lui assure que si son ami ne se comporte pas de façon irresponsable avec moi, il n'aura pas d'ennuis avec moi.
Avant de recevoir ma ration alimentaire, un violent coup de gamelle m'est asséné. L'auteur s'enfuit en courant mais je l'ai reconnu. Je ne veux pas quitter la file indienne et le retrouve plus tard. Après avoir exigé des explications, il me raconte qu'il m'a confondu avec quelqu'un d'autre. En fin d'après-midi, je suis adossé torse nu à la main courante de l'étage supérieur. Un coup sec sur le bras et ma chemisette sur laquelle j'étais accoudé à déjà disparu.
Aucune visite de l'immigration n'a lieu, contrairement à ce qui était prévu.
Mercredi 13 juillet Au petit-déjeuner, le surveillant a donné un coup de balai dans le tas. Des détenus n'étaient pas en ligne. C'est ma jambe droite qui a été touchée.
A 19 h 15, mi-temps du match Brésil-Suède, les gardiens font irruption dans la cellule et m'ordonnent de rassembler mes affaires. Je vais sortir libre et être expulsé vers mon pays. Je me méfie et leurs dis que si c'est pour être transféré dans une autre prison, je suis bien là où je suis. Dans le hall d'accueil, je fulmine contre les agents d'immigration présents : "cela ne se fait pas d'incarcérer une personne pendant trois semaines pour une histoire de tampon d'entrée. Il devrait y avoir une amende à payer et c'est tout !". Certains policiers souhaiteraient me frapper et me corriger à cause de mon agressivité mais ils se retiennent et m'emmènent au poste d'immigration. J'y passe la nuit, allongé sur trois chaises accolées et enroulé dans une couverture. A mon arrivée, le chef de l'immigration, complètement ivre, sort de son bureau soutenu par deux subordonnés. Sur le trottoir, l'un lui soulève la jambe et l'autre l'aide à s'asseoir, tellement saoul qu'il n'a pas conscience qu'un véhicule s'est arrêté pour l'emmener.
Les Equatoriens m'ont affirmé que je partais pour la France. Or je vais prendre le vol American Airlines pour Miami à 7 h 15, celui que j'aurais dû prendre le 23 juin. Explications à l'aéroport où Rodrigo et Roberto m'attendent. Toujours accompagné par l'immigration, Roberto me revèle que, lors de mon arrestation, le chef de l'immigration a refusé que je paie l'amende qui équivalait à 60 frs. La dame du consulat à qui j'avais téléphoné appelait tous les jours pour savoir si l'agence disposait d'une place. American Airlines m'a gracieusement offert un nouveau billet vers Miami. Je ne me suis jamais senti aussi libre quand l'avion a quitté le sol d'Equateur. Je n'ai jamais autant goûté la liberté quand je foule le sol nord-américain.